On ne présente plus Philippe Andrieu, concessionnaire, passionné et collectionneur de voitures d’époque dans le Cantal. Une passion qu’il a transmise à sa fille, tout comme celle des rallyes tout terrain. Rencontre.
Une histoire de famille
Chez les Andrieu, la passion de la mécanique, de la voiture de collection et des rallyes tout terrain, c’est une histoire de famille. « Je suis tombée dedans quand j’étais toute petite », lance Marion en riant. « Moi je suis passionné depuis l’enfance », explique Philippe qui n’avait pas 13 ans lorsqu’il a acheté ses premières Jeep.
Pas étonnant donc que le Muratais ait créé la concession Isuzu il y a une trentaine d’années. Pas étonnant non plus que sa fille travaille aujourd’hui avec lui. Et encore moins surprenant que l’ami de sa fille, Simon, ait, lui aussi, rejoint l’entreprise familiale.
À 19 ans, Philippe fait son premier rallye, « le fameux rallye des Cîmes », sur une Cournil, une marque locale toute aussi mythique qu’il vénère. « On a eu la chance d’avoir un constructeur de 4×4 ici, raconte-t-il. C’était notre référent ». Cette première course sera le début d’une longue série. Car difficile de s’arrêter de courir quand on y a goûté une première fois. La préparation de la voiture, les mains dans le cambouis, l’adrénaline de la course, la compétition, les performances… Philippe adoreEt il a des étoiles plein les yeux lorsqu’il se remémore toutes ces années où il a enchaîné les courses, avec, à ses côtés, de fidèles copilotes.
À l’image de « Benoît Parret, avec qui j’ai roulé pendant plusieurs années », dit-il avec émotion. Il aime aussi se rappeler, tout en modestie, car chez les Andrieu on ne roule pas des mécaniques, ses titres de champion de France, puis ses trois participations consécutives au Dakar en 2001, 2002 et 2003. Sans oublier sa première course avec Marion à ses côtés en 2008 à Orthez, puis la suivante dans le Cantal, et celle d’après à Royan qui a mis un terme à sa passion, victime d’un « gros accident où j’ai eu deux vertèbres fracturées ».
Si Philippe est alors suspendu de licence, Marion continue, elle, son petit bout de chemin sur les traces de son père et s’offrira le titre de vice-championne de France de la discipline en 2015, puis de championne en 2016, première femme au niveau national. Excusez du peu !
Une vingtaine de voitures dans sa collection
Privé de courses, Philippe se tourne alors vers les vieilles voitures, soutenu et poussé par deux amis bien connus dans le milieu automobile, Christian Rocher et Jean Pestre, « des gros collectionneurs qui ont des choses magnifiques et qui m’ont mis le pied à l’étrier ». Il achète ainsi sa première voiture, une Peugeot carossée en bétaillère.
Aujourd’hui, alors qu’il a repris sa licence « pour le plaisir de rouler » et fait des rallyes historiques, il en possède une vingtaine d’autres, achetées et retapées avec sa fille et son gendre, dont cette R21 Turbo de 1986 qu’il aime particulièrement ou cette R5 Alpine Turbo rouge, leur dernière acquisition, « mythique », en cours de rénovation dans l’un des nombreux entrepôts que possède la famille pour y loger toute sa collection. La plus ancienne, une Citroën 5 CV, date de 1922. « Mais maintenant, l’idée, explique Philippe, c’est de ne garder que les plus anciennes et se concentrer sur des sportives anciennes ». Il avoue toutefois être « en train de dénicher un camion de 1936. Mais je ne veux pas trop en dire encore ».
A chaque collectionneur, ses références
La ligne, la belle facture, la belle mécanique, le mythe qu’elle représente, l’aspect affectif, le souvenir qu’elle rappelle… Difficile de dire ce qui fait craquer Philippe et Marion. Chaque collectionneur a ses propres références, selon son âge et son vécu. « Moi, je n’ai pas de préférence, assure Philippe. Je les aime toutes. J’en ai acheté pas mal de mon année de naissance, ou que mon père a eu dans sa vie »
Certaines pièces forcent toutefois l’admiration de Marion, comme cette Porsche 356, « c’est mignon, très féminin mais c’est intouchable ». Ou les anciennes Giula d’Alfa Roméo ou encore l’Alpine A 310.
Dans sa collection personnelle, faite de bidons, de plaques, et autres accessoires automobiles vintage qu’il veut réunir dans un musée lorsqu’il sera à la retraite, il est cependant un véhicule qui est plus symbolique que tous les autres : une mobylette Flandria Comet que sa fille lui a offert pour ses 60 ans et qu’il va bientôt installer dans son bureau. « C’était ma première mob ».
Dimanche 28 avril. La 3e journée nationale de véhicules d’époque aura lieu dimanche à Murat où près de 500 véhicules d’époque et de collections sont attendus. Toute la journée, modèles d’exception, bourse de pièces et automobiles à la halle, animations musicales, exposition de photos de Pauline Boutiller, rétrospective des 100 ans de Citroën et tombola exceptionnelle avec une Peugeot 403, entièrement restaurée par les bénévoles de l’association, comme premier prix.
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